dimanche, juillet 20, 2008

30' de show...

"Hors d'œuvre acoustique"

La Voix de la Relève

25 juil. 2008, 20:30
21, Chabanel Ouest, Montréal, Quebec
Coût : $5.00


Où j'interprèterai 30 minutes d'extraits de "Mauvaise paire.

;-)

samedi, juillet 12, 2008

Billy Verapier

Bon, ça doit être les anglos qui écrivent (et prononcent ?) ça de même.

En fait, ce devrait être "Billy verre à pied". Une seule jambe et trois doigts pour tenir le verre...

Pauvre Billy !

Le premier jet de ses aventures musicales à écouter ici...

Des ratés ? Ben faut excuser Billy, jouer de la guitare avec seulement trois doigts, c'est pas simple...

mardi, juillet 08, 2008

On change de sujet...

On va parler de conte. Qui se porte plus ou moins bien ici, au Québec (je parle de la pratique en général et pas des rares "vedettes" qui en vivent).

Mais heureusement, des jeunes diffuseurs payent de leur personne pour améliorer la situation.
Je voulais donc ici donner un écho supplémentaire au récit des difficultés et apprentissages (parfois dans la douleur) de l'une d'entre eux, j'ai nommé Yolaine, qui officie à Québec.

Voici le donc le récit de son apprentissage d'organisatrice de veillées de conte. Instructif, positif et totalement dénué d'agressivité contrairement à ce que certains paranoïaques ont voulu y trouver (pour avoir des noms, écrivez-moi... Sinon, voir la note sous le texte de Yolaine)

Bonne lecture !
Et Merci, Yolaine. Lâche pas !


Petite histoire d’une veillée de conte

ou

Comment je suis devenue organisatrice d’événements par erreur

C’est bel et bien une erreur. Ou… c’est une bien belle erreur. Laissez-moi vous conter comment se sont créés deux nouveaux événements du conte à Québec. Il s’agit de la Veillée de contes, maintenant à L’AgitéE et des Contes d’apéro du Billig. Ces deux activités prennent place une fois par mois, de septembre à juin.

Cette histoire s’est liée, par défaut et obligation, aux revendications de plusieurs conteurs et conteuses du Québec pour obtenir de meilleurs salaires. Ah bon? Ça se paye, un conteur? (Ça c’est moi il y a deux ans.) C’est une histoire dont j’ai moi-même perdu le fil, parfois, dépassée par cet intérêt pécuniaire si loin, au départ, de mon univers. Oui, je paye mon loyer et ne me suis jamais fais couper l’hydro ou le téléphone, mais j’en ai servies des pintes et moppés des planchers pour ce faire. En organisant des événements, j’ai appris l’existence d’une possible rétribution aux conteurs. Quelle naïve, pourriez-vous dire, et vous auriez raison. Je croyais que seuls les Mike Burns, Michel Faubert, Kim Yarochevskaya et autres conteurs de plus de 15 ans d’expérience étaient rémunérés. Mais en plus, je savais que Faubert est aussi musicien, que Kim Yarochevskaya faisait de la télé et je me demandais ce que Mike Burns faisait comme deuxième job.

Au fil des événements que j’ai organisés, j’ai appris à apprivoiser les demandes salariales et je travaille très fort à les satisfaire.

Pourtant, tout ça avait commencé par une rencontre au Pub Nelligan’s avec Michel Léveillée, conteur, chansonnier et buveur des pintes de rousse que je lui servais. De quoi vit Michel? Je ne lui ai jamais demandé. On est au début de l’histoire et cette question ne me vient même pas à l’esprit. À l’époque, je n’avais à mon cv de conteuse qu’un atelier d’initiation au conte et quelques prestations au Cercle des conteurs des Cantons-de-l’Est et dans deux ou trois petites salles de la même région. Excitée comme une puce quand on m’offrait le privilège de conter, je n’avais jamais demandé autre chose qu’un verre d’eau. Fraîchement déménagée dans la capitale, je cherchais des occasions de conter les cinq ou six histoires de mon répertoire. Malgré mes recherches, je n’arrivais pas à joindre le Cercle des conteurs de Québec. Qu’à cela ne tienne, avec un jeune homme, qui avait aussi envie de conter, et avec Michel, nous avons créé et assuré la programmation de deux premières veillées intitulées Les mythomanes, pour le plaisir de conter, en septembre et octobre 2006. Deux mois de suite, nos amis et connaissances du quartier et des alentours sont venus nous écouter en grand nombre au Pub. Encouragés par ce succès, nous avons décidé de continuer.

En novembre, je voulais diversifier un peu les styles de prestation. Robert Bouthillier est alors venu nous offrir un conte de Tracadie. Puis, Michel m’a présenté Pierre Leclerc, qui a accepté de venir conter à son tour. Grâce à lui, j’ai pu contacter le Cercle de Québec. J’y ai appris que les conteurs s’étaient donnés comme mot d’ordre de ne pas se déplacer gratuitement et ainsi doucement éduquer les organisateurs à la valeur de leur travail (Euh… c’est à moi que vous parlez, là ? Non, ça doit pas, moi je fais ça pour le fun). J’ai réussi à obtenir du propriétaire du Pub un salaire symbolique de 20$ et deux consommations par conteur. Chacun préparait une prestation d’une vingtaine de minutes ou plus, si désiré. En fréquentant le Cercle de Québec, j’ai pu inviter d’autres conteurs à participer à notre événement « pour le plaisir ». Patrick Arsac, entre autres, a répondu à l’appel.

Au mois de février 2007, les veillées ont déménagé leurs pénates dans un nouveau bar de la rue St-Jean. Denis Trudel, Alphonse Gaglozoun et Geneviève Marier ont ajouté leur participation ainsi que Marc Brazeau, Cantons-de-l’Estois (ou Cantonnier, pour les crinqués de langue française) de passage dans la Vieille-Capitale.

Puis, quelqu’un m’a suggéré de solliciter des commanditaires. La Microbrasserie et coopérative de travail La Barberie a accepté. Cela augmentait un petit peu les salaires : 25$ (wow, une augmentation de 25% !) et toujours deux consommations par prestation. Le bar remboursait le transport de nos conteurs venus de loin. Cela facilitait les choses pour eux et encourageait la diversification que je recherchais. Ainsi, nous avons eu le privilège d’entendre Julie Turconi, F-X Liagre et Frère Ours, tous trois de Montréal. Hélène Normandeau, Patti Warnock, Ilia Castro et André Beaupré sont venus des Cantons-de-l’Est, et Patrick, qui voyageait de Charlevoix, pouvait enfin mettre sa petite paye dans ses poches plutôt que dans le réservoir de sa voiture.

Pourtant, les choses se corsaient. J’avais reçu le courriel d’un conteur qui me sommait d’arrêter l’événement, car je n’avais pas de salaire valable à offrir. Par ailleurs, certains conteurs refusaient ouvertement de conter pour un si maigre revenu. La notion de plaisir du début sacrait l’camp les pattes aux fesses. Mais il y avait tous ceux qui étaient simplement là, contents de conter et contents de se réunir autour d’une histoire. Et il y avait ces membres du public qui venaient dire avant de partir qu’ils avaient passé une maudite belle soirée, que ça faisait vraiment du bien et que ça changeait de la télé. Les mosusses ! Comment voulez-vous cesser totalement de vous impliquer dans ce temps-là ?

Parallèlement, la recherche de commanditaires se poursuivait sans succès. Mais, à force d’en parler et d’essuyer les commentaires, parfois lancés sans vergogne par un conteur en mal de reconnaissance de ses nombreuses heures de préparation, j’ai commencé à apprendre les rudiments de la vraie organisation. J’ai appris qu’une année complète d’existence d’un événement (qui donne droit à certaines subventions) n’est calculée qu’une fois l’événement enregistré. Ça faisait, à ce moment-là, presque un an que les veillées existaient toutes seules, comme des grandes, portées seulement par les bonnes âmes qui y contaient, qui dessinaient les affiches, qui faisaient suivre mes courriels et qui passaient, de bouche-à-oreille, la nouvelle.

C’est à ce moment que j’ai créé Les AmiEs Imaginaires, qui me supportent pendant que je tiens l’événement à bout de bras. Le reste du temps, j’assiste à de merveilleux moments du conte et partage le plaisir avec le public et les conteuses et conteurs.

En janvier 2008, la veillée déménageait de nouveau, cette fois au Café-bar L’AgitéE. Une entente différente avec la Barberie et la collaboration de L’AgitéE ont encore un peu bonifié le budget des veillées. Et Lili Jodoin, copropriétaire du Fou-Bar, m’a enseigné à passer le chapeau. Ce geste, connu sous toutes ses formes dans la rue, a besoin d’être relevé à la sauce contée, dans une veillée. Quand on l’agrémente d’une histoire d’argent qui fait sourire les gens, on triple ou même quadruple la récolte !

Et en février 2008 débutaient les Contes d’apéro, au Billig. Une fois encore, je m’occupe de la programmation gratuitement et de transmettre les ententes aux conteurs et conteuses. Yves et Natacha, propriétaires de la Crêperie, préparent la salle, nourrissent les artistes et les payent. Ils ont même fait faire des affiches !

D’un mois à l’autre, grâce aux contributions de tout un chacun, que ce soit par des conseils, des suggestions ou des chars de bêtises, j’ai appris à mieux préparer et à mieux négocier les ententes.

Par ailleurs, l’une des contributions extérieures les plus importantes qui m’ait été donnée est venue de la compagne de vie d’un organisateur de spectacle de métal (vous savez, la musique non traditionnelle qui passe souvent pour du bruit). Vous me direz : qu’est-ce qu’ils viennent faire dans cette petite histoire qui est déjà bien longue ? Ben, disons que c’est un conte urbain. Un long. Toujours est-il qu’elle m’expliquait qu’un artiste de la scène musicale qui n’est pas connu accepte parfois de jouer gratuitement, quand la salle et la pub sont fournies, pour se faire connaître, lui et son art. Il invitera ses amis et connaissances. Là, je sais, vous allez m’haïr et peut-être même arrêter de lire (en conte, ça se passe pas comme ça et on veut pas de ça !). J’ai jamais attendu de la part de qui que ce soit qu’il monte sur scène pour un cachet symbolique. À chacun de gérer sa carrière et ses contrats comme il l’entend. C’est juste que quand on fait du bénévolat pour que les autres soient payés, c’est long des fois. Surtout quand les conteurs chialent sans avoir un seul invité dans la salle le soir du spectacle. Je pourrais ne pas continuer à préparer des soirées. Il me semble que c’est tout de même une belle occasion d’apprendre, d’entendre les autres et, bien sûr, de conter moi aussi.

L’an prochain, La Barberie, L’AgitéE et le Billig continueront de supporter les deux événements, qui reprendront en septembre. J’ai aussi trouvé une autre commandite à la Caisse Pop de Solidarité. Celle-ci n’est accordée qu’une seule et unique fois. Vivement la subvention ! (D’ailleurs, ceux qui ont des conseils là-dessus…)

En terminant, je tiens à souligner la participation d’autres conteuses et conteurs dans toute cette aventure : Arleen Thibault, Annie Beaulac, Marc Fréchette, Paul-Edmont Savard, Claire Mallet, Gabriel Gaudreau. L’an prochain, entre autres, Myriam El Yamani et Huile d’olive et Beurre salé, duo de conteuses de France seront au programme.

À tous ceux et celles qui ont participé avec leurs talents à conter, écouter, faire des affiches, à créer de l’espace pour accueillir, applaudir, contribuer financièrement, publiciser, sourire, encourager, remercier, un immense MERCI. C’est grâce à vous qu’il y a deux nouveaux événements du conte au Québec. Je sais que j’ai pu passer pour une parvenue de l’organisation pendant que j’apprenais sur le tas (et sans vouloir vous décevoir, je suis encore loin de tout savoir). À ces artisans et artisanes de la parole et des parlures, merci de votre patience et de vos précieuses contributions.

La morale de cette histoire : quand on croit qu’on est né pour un p’tit pain, on demande un verre d’eau pour prendre la parole. Pis quand on croise ceux qui veulent beurrer leur pain, on commence par fournir la tranche.

Et à l’image de ces veillées et contes d’apéro qui ont tellement grandi depuis leurs débuts, je veux continuer à faire les tranches toujours plus épaisses, parce que je le suis de moins en moins en tant qu’organisatrice !

Yolaine




NOTE: Comme tout individu lisant correctement le français, sain d'esprit et de bonne foi (je sais, ça fait beaucoup...) peut s'en rendre compte, il s'agit là d'une contribution particulièrement intéressante, usant de formules neutres voire positives, même quand il s'agit de narrer des moments difficiles. En gros c'est une forme de remerciement à tout ceux et celles qui ont aidé Yolaine à progresser dans son rôle de diffuseur, même si leur façon de faire n'était pas toujours... délicate ?

Mais le bon sens et la bonne foi ne sont apparemment pas autant diffusés qu'il le faudrait. Alors j'y vais de quelques explications supplémentaires :

La phrase "Mais, à force d’en parler et d’essuyer les commentaires, parfois lancés sans vergogne par un conteur en mal de reconnaissance de ses nombreuses heures de préparation" mérite apparemment qu'on s'y penche, puisque certains ont réussi à y trouver une agression personnelle inqualifiable. Au minimum, il ne savent pas bien lire la langue française. De mon point de vue, quand on refuse toute explication au motif que "L'autre vous agresse et vous insulte", c'est aussi qu'une bonne dose de paranoïa s'ajoute à la faiblesse linguistique...

Quid du sens des mots et expressions de la langue française ?

"Sans vergogne" est synonyme de "sans précaution, sans douceur, sans retenue". En gros, il s'agit d'un commentaire "brutal", au moins dans sa forme. À priori - hors état totalitaire - le destinataire a le droit de trouver tel un commentaire qui lui est fait sans que cela constitue en aucune manière une "attaque" de son auteur

"En mal de reconnaissance de ses nombreuses heures de préparation" n'est pas une insulte envers le conteur concerné, mais la simple constatation - qui vaut probablement pour 99% des conteurs du Québec - que la reconnaissance obtenue en contant n'est pas à la mesure du travail préparatoire fourni. Si vous y voyez une insulte... Consultez d'urgence !

Qui plus est, cette phrase a été prise pour une attaque personnelle, et la réalité des faits mis en doute. Bien qu'ayant assuré au paranoïaque de service que les paroles citées étaient bien réelles mais que ce n'était pas lui qui les avait prononcées, il a - semble-t-il - refusé de le croire...
Ça se soigne, certes, mais il ne faudrait pas trop traîner...